Première épouse et cousine germaine de Abdoul Bocar Kane, elle est la fille de Mamoudou Aly Dundu, frère de Bocar Aly Dundu qui est le père de Abdoul Bocar. Avec sa sœur Coudy, elle sont les seules filles et enfants de Mamoudou Aly Dundu.
Princesse du Bosseya au même titre que son époux, elle sera de tous les combats, accompagnant Abdoul Bocar dans le Fergo Seykou Oumar vers le Mali et revenant avec lui à Dabia quand il décide de retourner combattre les français.
Réputée douce et soumise, en Grande Royale, elle accueille sans problème Jiba Hamady Saada du Bundu puis Dinding Sambala du Khasso. Si ces deux princesses arrivent dans la concession d’Abdoul Bocar avec leur suite, elles trouvent aussi une princesse entourée par sa suite, avec beaucoup de personnes sous ses ordres. En effet, fille de chef et épouse de chef, Aïssata Mamoudou n’a rien à envier à ses co-épouses, d’autant plus qu’elle a déjà donné naissance aux aînés d’Abdoul Bocar. A l’arrivée de Jiba Hamady Sada, comme souvent dans les ménages polygamiques, elle est délaissée au profit de la nouvelle à qui Abdoul Bocar passe pas mal de caprices. Elle subit en toute dignité les injustices car aucun écart dans son comportement ne sera reporté. C’est Jiba Hamady Sada qui, semble-t-il tient la bourse, reçoit les bêtes immolées qu’elle répartit comme bon lui semble jusqu’à l’arrivée de Dinding Sambala, qui mettra fin à son règne, on l’a vu plus haut. Une fois Jiba partie de Dabia, les esclaves chargés de l’immolation des bêtes ont d’ailleurs voulu perpétuer les mêmes habitudes en apportant à Dinding Sambala la viande pour qu’elle en fasse la répartition, ce que Dinding refusa catégoriquement en disant « dans une maison où la première n’est pas respectée, les autres ne pourraient pas l’être non plus » (en gros ce sont les termes utilisés que l’on m’a reportés). Et elle rendra à César, ce qui appartient à César, c’est-à-dire, le droit de répartir équitablement la dépense de la concession, à Aïssata Mamoudou Aly.
Aïssata Mamoudou Aly Dundu sera donc de tous les combats de son époux. L’a-t-elle suivi à Kaedi avant de revenir à Dabia à la mort de ce dernier comme ce fut le cas de Dinding Sambala ? A-t-elle vécu comme tous les autres le lot de souffrances infligées par les Français à la mort d’Abdoul Bocar et voir son fils aîné déporté au Gabon ? Personne n’a su me dire. Ce sera un sujet de recherche !
